Quand Whole Foods a fait son apparition dans les années 2000, Herbo – mon père – était du genre :
« Les aliments biologiques ne sont qu’un moyen de plus pour l’élite libérale (que l’on pourrait maintenant qualifier de “woke”) de se sentir supérieure à tout le monde, et dès qu’ils seront au même prix, ils perdront de leur attrait. »
Par ailleurs, Herbo ne recule jamais devant un combat, et dans les années 1960, il a enfilé un costume, une cravate et un parapluie et est descendu sur University Avenue pour protester contre les hippies, qui prétendaient représenter la voix de sa génération - inutile de dire qu'il n'était pas d'accord avec ces « hippies ».
Sans vouloir faire de vagues sur la politique, il soulève un point intéressant. Je n'ai pas le temps d'aller au marché chaque semaine pour faire mes courses, alors je vais dans mon supermarché bio du coin où les produits bio sont 20 à 50 % plus chers que les produits conventionnels ET, pour les différencier, ils sont emballés dans du plastique avec des motifs sophistiqués (j'y reviendrai…).
Et tout cela soulève une question.
Les aliments biologiques valent-ils vraiment le coup ? Sont-ils plus sains et « meilleurs » ?
De nombreux experts affirment qu'il est important de déplacer notre attention du débat entre agriculture biologique et conventionnelle et de prendre en compte d'autres facteurs cruciaux qui influent sur notre bien-être.
1- Exploiter le pouvoir des composés phytochimiques :
Les composés phytochimiques sont des substances naturelles présentes dans les fruits, les légumes et les céréales complètes, reconnues pour leurs bienfaits potentiels sur la santé. Bien qu'il soit difficile d'attribuer directement des niveaux plus élevés de composés phytochimiques aux méthodes d'agriculture biologique, une alimentation variée et riche en végétaux permet de bénéficier de ces précieux composés, quelle que soit l'origine des produits (biologiques ou conventionnels).
2- L'importance de la qualité et de la durabilité des sols :
La qualité des sols utilisés pour cultiver nos aliments est essentielle à leur valeur nutritionnelle et à leur durabilité globale. L'agriculture biologique privilégie la fertilisation naturelle des sols, la biodiversité et l'utilisation minimale de pesticides et d'engrais de synthèse. En soutenant l'agriculture biologique, nous contribuons à la santé des sols et au bien-être environnemental à long terme.
3- Exposition aux pesticides pour nous ET les pollinisateurs, et gestion des résidus :
En Ontario, nous avons récemment interdit plusieurs néonicotinoïdes, connus pour nuire aux pollinisateurs essentiels comme les abeilles. Ainsi, même en achetant des fruits et légumes « classiques » cultivés en Ontario, vous contribuez à réduire les dommages causés aux abeilles. Toutefois, les préoccupations liées à l’exposition humaine aux pesticides persistent, et les aliments biologiques comme conventionnels peuvent contenir des résidus de pesticides. L’agriculture biologique limite l’utilisation de pesticides de synthèse, réduisant ainsi les risques d’exposition. Il est cependant crucial de noter que les agriculteurs biologiques sont autorisés à utiliser des pesticides naturels homologués. Bien laver les fruits et légumes avant de les consommer permet de minimiser tout résidu potentiel, quelles que soient les méthodes de culture.
4- Déchets plastiques et exposition aux perturbateurs endocriniens
Comme je l'ai dit, la plupart des produits bio auxquels j'ai accès sont emballés dans du plastique et souvent transportés sur de longues distances (États-Unis et Mexique). De plus, chaque fois que je donne des pommes bio à mes enfants, je leur administre aussi une dose de perturbateurs endocriniens. Le problème est si grave que certains chercheurs suggèrent d'interdire complètement ces plastiques, et pourtant, nous continuons à y mettre nos aliments bio. Étrange, non ?
Voilà, c'est dit. Comme toujours, il n'y a pas de solution simple, ce qui rend finalement vos courses… complexes, et n'est-ce pas ce dont nous avons tous besoin (ou pas) ?
J'aimerais tellement que toute la nourriture soit saine pour notre corps et pour tous nos amis les pollinisateurs, et qu'on puisse se concentrer sur d'autres sujets, mais hélas, ce n'est jamais aussi simple ni aussi facile, n'est-ce pas ?
Steve et toute l' équipe d'etee
